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caroline

cette phrase. — Oui, monsieur, repris-je lentement, mon goût… pour la liberté… D’ailleurs ma tante est maîtresse de ses bontés, et jamais je n’ai désiré un instant de jouir de ces biens qu’on mettoit en balance avec le plus grand de tous, le droit de disposer de mon cœur et de ma main. Zastrow se releva d’un air surpris ; ma tante avoit ouvert les papiers, et savoit déjà lequel étoit signé. La colère se peignoit dans ses yeux ; je ne lui laissai pas le temps de l’exhaler. Je me mis à ses genoux ; je baisai mille fois ses mains, et je lui disois : Ma tante, ma chère tante, ne vous fâchez pas ; tout est bien à présent. Ne parlons plus de mariage, ni d’un héritage auquel je ne veux pas seulement penser, et dont la seule idée est un tourment pour mon cœur ; déchirons ce contrat ; et en disant cela, je le pris, et le mis en mille pièces. — Laissons subsister cette donation à M. de Zastrow : les hommes ont plus besoin de richesses que nous ; moi,