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caroline

tante ; je la ferai parler, et nous saurons bientôt à quoi nous en tenir.

Elle sortit, et ne tarda pas à revenir ; la joie brilloit dans ses yeux. Je ne me suis point trompée dans mes conjectures, me dit-elle en rentrant ; on vous en imposoit. Votre frère est à Berlin, marié avec une femme charmante. On vous a soustrait ses lettres ; on vous cache qu’il doit venir ici dans quelque temps, et l’on est décidé à vous marier de gré ou de force avant qu’il arrive. Demain vous serez obligée de signer ce contrat ; on est décidé à passer sur tout, à vous conduire la main, s’il le faut ; et le jour suivant, vous serez mariée. Voilà ce que votre tante vient de me confier. « Elle a promis, dit-elle ; il faudra bien qu’elle tienne sa promesse. »

Ô mon Dieu, mon Dieu ! m’écriai-je, que ferai-je ? Et vous m’annonçez tout cela comme si c’étoit un bonheur ! — Je pensois que c’en étoit un d’apprendre que votre frère est à Berlin ; il ne tient