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de lichtfield.

Son épée sauta de sa main ; je mis légèrement le pied dessus. — Vous voilà hors de combat, lui dis-je ; je suis maître de votre vie ; je suis blessé et vous ne l’êtes pas ; mais, malgré ce petit désavantage, je suis prêt à vous rendre votre arme, et à recommencer si vous ne renoncez pas à toutes vos prétentions sur Matilde, et si vous ne promettez pas de repartir pour Dresde à l’instant même sans la revoir.

Il hésita ; et je m’aperçus au changement de sa physionomie que mon procédé faisoit impression sur lui. La fierté combattoit encore : enfin l’honneur eut le dessus. Il me tendit la main : Rappelez-vous, me dit-il, qu’à ces deux conditions-là vous m’avez offert votre estime et votre amitié. Je vous demande l’une et l’autre, et je cours les mériter en apaisant ma tante, en l’engageant à confirmer un bonheur qui vous est dû… Oubliez le passé ; faites ma paix avec Matilde ; je ne prétends plus qu’à son amitié : aussi bien, ajouta-t-il en