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Manteul et moi, en nous félicitant mutuellement de cette heureuse rencontre. Nous convînmes aussi de ne point nous quitter en arrivant à Londres, et de prendre un logement commun entre nous deux. Ce jeune homme me convenoit d’autant plus, qu’il étoit presque aussi triste que moi, et souvent nous soupirions à l’unisson : il fut le premier à le remarquer. Pendant la traversée nous étions seuls sur le tillac, absorbés dans nos idées, et gardant tous les deux le plus profond silence. Manteul le rompit enfin. Je crois, me dit-il, que je découvre entre nous une nouvelle conformité ; convenez, mon cher Lindorf, que votre cœur est occupé, et que vous regrettez profondément quelqu’un dans votre patrie ? Je rougis ; mais détournant la question sur lui-même, je lui dis en riant qu’il venoit de me faire un aveu. Je ne le nie point, me répondit-il, et si vous connoissiez l’objet de mes regrets, vous en comprendriez la viva-