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caroline

pas été la preuve que les hommes n’ont pas trop le droit de se plaindre d’elles !

Je réfléchis ensuite sur ma position avec Manteul, sur cette fatalité qui me rendoit pour la seconde fois le rival d’un ami ; mais je n’osois convenir avec moi-même que j’étois son rival, et je me promis, s’il étoit aimé, comme tout m’en assuroit, de le servir avec toute la vivacité et la chaleur de l’amitié. Je lui en renouvelai l’assurance, et nous attendîmes avec une égale impatience la réponse de sa sœur, qui devoit contenir l’arrêt de son sort. Il me paroissoit quelquefois qu’elle seroit aussi l’arrêt du mien. — Et Caroline… Caroline est donc entièrement oubliée ! Est-elle effacée de ce cœur où elle a régné avec tant d’empire ? — Non, mon ami ; Caroline est présente à mon cœur, à ma pensée, plus que je ne le voudrois ; mais j’écarte autant qu’il m’est possible ce dangereux souvenir. Depuis quelque temps, je pense plus à Caroline de