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caroline

gens dévoués à Zastrow. Le danger me parut pressant, et je résolus de partir dès le lendemain. Manteul seul pouvoit me retenir encore ; mais je relus son billet, il étoit positif : Si quelque chose pouvoit altérer son estime et son amitié, c’étoit de différer d’un seul jour mon départ. Je résolus cependant de ne point me séparer de lui, de ne point quitter l’Angleterre sans avoir levé jusqu’au moindre doute qui pouvoit lui rester sur ma conduite, et sur le mystère que je lui avois fait de mes engagemens avec Matilde.

J’employai le reste de cette journée à lui écrire, à lui faire le récit de tout ce qui s’étoit passé dans mon cœur depuis l’instant où vous aviez formé cette union, et je ne lui cachai que le nom de Caroline. J’avouai que tout ce qu’il m’avoit dit de Matilde avoit ranimé mes sentimens pour elle, mais que me rendant justice, et sentant combien j’avois peu mérité qu’elle m’eût conservé les siens, j’étois décidé à les cacher, à réparer mes torts avec elle, en