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caroline

cet ordre si positif de me rendre auprès de vous sans délai. Sans doute Matilde en étoit l’objet ; et je répondois à vos intentions, en volant à son secours avant même de vous voir : je ne m’arrêtai donc à Hambourg que le temps nécessaire pour avoir de bons chevaux.

Vous savez le reste, mon cher ami, comme je rencontrai M. de Zastrow, et quelle fut ma surprise en voyant sortir Matilde de cette chaise de poste ; mais ce que je n’ai point osé vous dire devant elle, c’est combien sa figure charmante me frappa, m’étonna, m’enchanta, combien elle me parut au-dessus et de ce que Manteul m’avoit dit, et de ce que j’avois imaginé. C’est l’effet que me firent son émotion, son trouble, qui l’embellissoient encore, et les premiers mots qu’elle prononça, avec une expression de tendresse, un sentiment, une âme, qu’il est impossible de rendre. Je la vois encore s’élancer de cette voiture, accourir les bras ouverts ; je l’entends me dire : Lin-