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de lichtfield.

réponse. Je lui racontai tout ce qui s’étoit passé, et je la vis par degrés s’attacher à Caroline. Loin de ressentir aucune jalousie, aucune aigreur, elle n’eut que le désir de la connoître, et de la prendre pour modèle. — Combien je l’aimerai cette charmante Caroline ! me disoit-elle. Elle fera le bonheur de mon frère ; elle m’apprendra à fixer mon cher Lindorf ; elle sera mon amie… Et depuis qu’elle l’a vue, elle m’a dit avec ce ton de la vérité qui ne peut laisser aucun doute : Ah ! Lindorf, combien vous êtes justifié à mes yeux ! Je ne vous pardonnerois pas de l’avoir vue avec indifférence. Voilà votre sœur, mon cher comte ; jugez si je dois l’adorer.

Arrivés à Berlin, le premier soin du comte fut de présenter au roi sa sœur et son ami, en lui demandant son approbation pour leur union. Dès qu’il l’eut obtenue, l’heureuse famille se rendit à la terre que le comte possédoit à quelques lieues de Berlin, celle où