Page:Montolieu - Caroline de Lichtfield, tome 3, 1815.djvu/242

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
232
caroline

core en regardant le comte, qui s’étoit assis près d’elle, et lui prenant une main qu’elle serra contre son cœur : Vous aurez donc peine à croire, me dit-elle, que je reçus cette main chérie en frémissant, et que mon premier soin fut de m’éloigner de lui pendant plus d’une année ? — Et croiriez-vous, interrompit le comte, que j’ai sollicité avec instances un divorce, et que je l’ai même obtenu ? Si je voulois parler, dit Lindorf, je pourrois peut-être aussi surprendre madame. — Taisez-vous, mon cher, lui dit Matilde en posant la main sur sa bouche ; je veux ignorer toutes vos perfidies. Laissez-moi raconter à madame que je suis la seule ici qui n’ait rien à se reprocher. Toujours tendre et fidèle comme une colombe, je n’ai pas donné l’ombre d’une inquiétude à ce que j’aimois. Je l’ai dit cent fois ; il n’y a ici que moi de bien sage, de bien raisonnable…

Surprise à l’excès de ce que je venois d’entendre, je priai mes amis de