portrait ; elle l’essuie avec précaution, le regarde encore en soupirant, le pose sur la table, à côté d’elle, reprend sa guitare, et chante sur le même air ce couplet, que le comte entendit distinctement.
Tu deviendras mon bien suprême,
Ô le plus chéri des portraits !
Tiens-moi lieu de celui que j’aime ;
Viens du moins me rendre ses traits.
Mais puis-je m’abuser encore ?
J’ai ses traits, je n’ai plus son cœur.
Toi qui me fuis, toi que j’adore,
Où veux-tu chercher le bonheur ?
Quand elle l’eut fini, elle reprit son portrait, lui donna encore un baiser, le rattacha autour de son cou en disant avec un petit mouvement de tendresse mêlée de dépit : « Pour toi, tu ne me quitteras jamais ; » et prenant sa lumière, elle passa dans sa chambre à coucher, après avoir sonné ses femmes sans regarder même du côté de la porte vitrée.
Le bruit qu’elle fit en sortant, l’obscurité où elle laissa le comte, le tirèrent