Page:Montolieu - Caroline de Lichtfield, tome 3, 1815.djvu/52

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
42
caroline

l’acte de divorce, ou plutôt une déclaration par laquelle le roi, consentant à la dissolution du mariage d’Édouard-Auguste, comte de Walstein, et de Caroline, baronne de Lichtfield, le déclaroit nul, et les parties libres de contracter d’autres engagemens. Caroline regarda quelques instans cet écrit avec des yeux égarés, et sans verser une larme. Bientôt toutes ses idées se confondent ; le fatal papier s’échappe de ses mains ; un nuage épais l’enveloppe ; une sueur glacée couvre son visage ; elle ne voit plus, elle ne respire plus ; une palpitation universelle l’a saisie. Sa dernière pensée est l’espoir que la main de la mort est sur elle, qu’elle touche au terme de sa vie.

Cet état dura long-temps. Quand elle reprit ses sens, elle crut sortir d’un songe affreux. Cependant la chambre où elle étoit, les papiers, les lettres qu’elle avoit autour d’elle, tout lui confirme la réalité de son malheur. Elle regarde l’adresse de ces lettres : l’une