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de lichtfield.

ardens sont remplis… Dieu puissant ! pour prix du sacrifice que je fais, que cette femme adorée soit toujours heureuse ; et même loin d’elle, séparé d’elle, je pourrai supporter mon existence. — Oui, Caroline, oui, vous serez heureuse, unie à celui que votre cœur a choisi, et qui mérite l’excès de son bonheur, si un mortel peut vous mériter. Votre âme vertueuse et sensible ne gémira plus dans des liens abhorrés ; vous pourrez enfin allier l’amour et le devoir ; vous ne verserez plus ces larmes amères et secrètes qui m’ont pénétré. Oh ! je crois les entendre encore ces sons touchans, dictés par la douleur, adressés à l’objet de votre tendresse. Caroline, ne vous plaignez plus de lui ; ne lui reprochez plus un éloignement involontaire, qu’il a cru devoir à l’amitié. Il va vous être rendu ; bientôt vous le reverrez à vos pieds ; bientôt vous oublierez tous deux vos peines passées.