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caroline

tôt, j’espère, dit Caroline en se levant, et remettant à Louise son fils cadet, qu’elle avoit eu tout ce temps-là sur ses genoux.

Ils comprirent qu’ils devoient se retirer. Louise en avertit son père ; mais le bon vieillard se trouvoit si bien dans son fauteuil, entre le comte, la comtesse et la bouteille, qu’il ne pouvoit se résoudre à le quitter. Laisse-moi encore ici, ma fille ; c’est le plus beau jour de ma vie. À mon âge, il n’en reste pas beaucoup à perdre. Mais, mon père, dit Louise, nous embarrasserons monseigneur. — Point du tout, mon enfant ; tu ne sais ce que tu dis. Je le connois mieux que toi ; c’est son plaisir de voir les heureux qu’il fait : n’est-ce pas, monseigneur, que j’ai raison et qu’elle a tort ? Mais à présent les enfans veulent en savoir plus long que leurs pères.

Le comte sourit ; Caroline se rassit en faisant un signe à Louise ; et le vieillard, content, commença une pe-