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de lichtfield.

autre ambition que celle de se plaire ; mais le comte devoit trop à son roi pour écouter ce désir. Brûlant d’impatience de lui apprendre son bonheur, d’anéantir cette cruelle idée d’un divorce dont le seul mot le faisoit frémir, de lui présenter une épouse adorée, et contente de l’être, il supplia Caroline, dès le lendemain matin, de consentir à partir pour Potsdam.

Elle rougit excessivement à cette proposition ; mais se remettant tout de suite, elle lui dit, avec un sourire enchanteur : — Il seroit bien temps, n’est-ce pas, de n’être plus une sotte enfant ? Eh bien ! oui, mon cher ami, je vous en prie, conduisez-moi aux pieds du roi. Il me grondera peut-être. Il fera bien ; mais je le gronderai aussi à mon tour. — Vous, mon ange ? — Oui, moi-même ; je le gronderai bien fort d’avoir signé cet affreux papier qui nous séparoit pour toujours.

Ils partirent donc, en promettant à Justin et à Louise de revenir bientôt à