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caroline

Majesté m’a donnée, et qui m’en devient plus chère encore. — Vous extravaguez, comte. — Non, sire ; c’est hier, c’est hier matin que j’étois un insensé. Elle m’a rendu la raison, le bonheur, la vie ; elle m’aime, elle veut être à moi. Je me jette à vos pieds, et je vous demande encore une fois Caroline, le plus grand de tous vos bienfaits. Il étoit en effet tombé aux genoux du roi, qui, ne comprenant pas trop qu’une femme pût causer tout ce délire, lui ordonna, en riant, de se relever, et de s’expliquer. Le comte obéit ; il raconta au roi le désespoir de Caroline, son arrivée à Walstein, et le désir qu’ils avoient eu tous les deux d’obtenir son pardon et la confirmation de leur union. Il accorda l’un et l’autre avec joie, et voulut en aller assurer lui-même Caroline, qui attendoit toujours dans sa voiture le retour du comte. Elle fut bien émue, en voyant le roi s’approcher d’elle, et voulut descendre ; mais le roi l’arrêta, et lui dit : — Restez, madame la comtesse ;