frère. — Plût au ciel, reprit le comte ; mais vous oubliez… — Quoi donc ? — Que ce n’est plus Matilde qui peut faire le bonheur de Lindorf. — Eh ! pourquoi ? parce qu’il a aimé quelques mois Caroline de Lichtfield ? Mais elle n’existe plus cette Caroline-là, il ne la reverra jamais ; et celle qu’il va retrouver à sa place, Caroline de Walstein, ne peut lui inspirer qu’une amitié fraternelle, qui ne nuira point à son amour pour Matilde. Qu’il la revoie seulement ; il ne comprendra pas lui-même qu’il ait pu l’oublier un instant. Je voudrois être aussi sûre des sentimens de Matilde. Un mot d’une de vos lettres à Lindorf m’inquiète ; vous paroissez croire qu’elle ne l’aime plus, et que ce Zastrow… Oh ! mon Dieu, comme j’en serois fâchée !
Pour toute réponse, le comte chercha dans son porte-feuille, et donna à lire à Caroline la dernière lettre qu’il avoit reçue de Matilde… Comme elle en fut touchée ! comme elle répéta plu-