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CLIMAT DE CULTURE




P ENDANT les vacances, et devant un décor de majesté, je causais d’enseignement avec un jeune pédagogue.

— Il y a, pour moi, deux mystères, me dit-il. Le premier, c’est que nous étudiions si longtemps la langue française et que nous la parlions si mal ; le second, que nous fassions tant de philosophie et que nous possédions si peu de philosophes. — Il en est un troisième, lui répondis-je : c’est que nous ayons mis tant d’efforts à former une élite, et que nous n’en ayons guère.

Peu après, assistant à une réunion scolaire, j’appris avec étonnement que la province de Québec compte plus de la moitié des cadets du Dominion. Je racontai l’histoire des trois mystères auxquels j’ajoutai ce quatrième : la province de Québec est la plus militarisée des provinces et, cependant, celle où il y a le moins de discipline. Une voix ironique riposta : « C’est que nous faisons tout à peu près ».

Je ne tire pas argument de ces propos, qui sont demi-confidences ou boutades ; mais je m’inquiète