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LE FRONT CONTRE LA VITRE

du moins le sens de la société et nous accepterions nos responsabilités de citoyens.




Je me suis inquiété de savoir si l’on enseignait le civisme. On m’a répondu : depuis toujours, par la philosophie sociale et la géographie. Ce n’est pas une mauvaise formule, puisque c’est la formule, au fond, de ce qu’on appelle la géographie humaine : la terre et l’action de l’homme vivant en société sur la terre.

Je redoute, ici encore, la géographie tout court. J’ai dans l’esprit la boutade d’un autre pédagogue : « Combien les élèves ont-ils de manuels de géographie ? — Trois, et plus ils en ont, moins ils la savent ». Je crains la sécheresse d’énoncés comme ceux-ci : « Les membres du Conseil législatif doivent remplir les mêmes conditions que les sénateurs ; et les députés à l’Assemblée législative, les mêmes que les membres des Communes ». Ou encore : « Les comtés sont les grandes divisions territoriales. Chaque comté est une confédération de villages, paroisses et cantons (pas mal, cependant, bonne amorce). Les maires de ces municipalités forment le conseil municipal du comté, le président de ce conseil prend le nom de préfet ou de maire de comté ». Voilà pourtant tous les éléments d’une leçon sur le rôle, nouveau et intéressant, du Conseil de comté, à la condition que l’on ne se borne pas à faire réciter cette définition informe. Autant en em-