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CLIMAT DE CULTURE




Je propose donc qu’on rajeunisse de vieilles disciplines, qu’on en institue de nouvelles. Cela se fait depuis longtemps ? Il se peut bien ; quoique, si cela se faisait beaucoup, cela se verrait un peu plus.

Un prêtre de mes amis a eu la rare fortune d’organiser de neuf une classe de philosophie. Aux leçons exigées par le baccalauréat, il a ajouté, chaque semaine, une heure de français, une heure d’histoire de l’art, une heure de science sociale, une heure d’histoire comparée. Dans une outre ancienne, il a versé du vin nouveau, laissant au temps de prolonger la cuvée. Plus heureux que moi, il a fait ce que je me suis contenté de dire. Il attend. — Et quelle porte il ouvre sur la rhétorique supérieure où l’élève, mûri de science, retiendrait le culte de l’expression !

Pour mener à bien ce programme, des réformes « parapédagogiques » seraient sans doute à souhaiter :

des manuels qui gagneraient à être moins « nourrices sèches » et à s’égayer au contact d’un art plus affiné ;

des bibliothèques, où le maître, de qui on exige beaucoup, puiserait le surcroît de savoir que tout enseignement requiert ;

des pédagogues formés dans des Écoles normales mieux averties, ou munies des facilités qu’elles réclament à bon droit ;

un Bureau central d’examinateurs résolu à découvrir chez les francs-tireurs qui l’assaillent la vision nette des intérêts nationaux ;