Page:Montpetit -Le Front contre la vitre, 1936.djvu/131

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

ANGLAIS — FRANÇAIS




N OUS allons notre chemin en vivant sur nos réserves. La France nous a donné huit ou dix mille hommes dont nous avons multiplié la chair : notre survivance physique est un fait. Mais notre philosophie est courte, si elle existe ; j’entends, si même elle est exprimée. Nous vivons peu par l’esprit ; et nous allons voir que, pour l’espèce d’êtres que nous sommes, c’est un mal.

Il nous manque un « climat de culture » propre à entretenir les valeurs que nous tenons de nos origines. Nous distribuons un enseignement, honnête dans ses intentions, mais trop rigide dans sa fidélité au passé et qui reste encore accroché au dix-septième siècle. Je ne lui reproche pas ses traditions, mais bien de ne pas les assouplir à l’ambiance qui nous emporte vers des destinées auxquelles nous demeurons mal préparés.

Nous nous sommes donné à pleines mains l’illusion des programmes. Tout y est. Ils vont de pair avec le progrès moderne, et, à les lire, on se sent rassuré : histoire, géographie, sciences naturelles, science sociale sinon science économique, civisme. Mais