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LE FRONT CONTRE LA VITRE

histoire où sont relatés, à des siècles de distance, des actes que le même idéal inspire, qui s’apparentent jusque dans le détail. Les Oblats reprennent, en plein XIXe siècle, la tâche que poursuivirent, sous toutes les latitudes de la Nouvelle-France, parmi les nations sauvages et auprès des fidèles clairsemés, les Franciscains de la première heure, les Jésuites inlassablement offerts au martyre, les Sulpiciens fondateurs de paroisses, les prêtres colonisateurs.

« L’histoire du Canada, écrit Gabriel Hanotaux dans sa France Vivante, c’est, en trois mots, l’exploration, la lutte, l’évangélisation. » Trois mots auxquels les missionnaires ont donné un sens en prêchant la doctrine de Dieu dans un décor sans cesse agrandi par leur intrépidité ; en conseillant le travail de la terre qui retient le peuple et fonde la nation ; en bâtissant l’école dans l’aurore d’une civilisation. Évangélisateurs, prédicateurs, éducateurs, c’est ainsi que nous apparaissent, dans un monde plus vieux où ils ont recommencé les mêmes sacrifices aux mêmes misères, les Oblats de Marie Immaculée.




Notre missionnaire, devant qui s’incline la pensée protestante elle-même, s’engage vers l’inconnu, avec quelques coureurs des bois et quelques indigènes. Sur la croix, qui marque la possession, il attache une fleur de lys et grave le nom du Roy. Il porte deux paroles : celle de la foi, celle de la civilisation. Rien ne l’arrête qui ne fortifie son courage, ne grandisse