Page:Montpetit -Le Front contre la vitre, 1936.djvu/170

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
170
LE FRONT CONTRE LA VITRE

les Oblats, par le Père Maisonneuve, par le Père Lacombe, sur des centaines de milles, de Saint-Boniface au Lac Labiche, du Lac Sainte-Anne à Saint-Boniface ; ils diront comment l’exploration et le négoce, la science et l’intérêt, s’y sont engagés à la suite de la croix. Il y a des choses qu’il siérait de mieux savoir, pour les opposer, à l’occasion, à ceux qui n’ont eu qu’à paraître pour se croire les maîtres.

En superposant la carte des postes de la Baie d’Hudson — quelques points de repère dans une immensité — et la carte des Vicariats apostoliques du Keewatin, de l’Athabaska, du Mackenzie et du Yukon, on mesure l’effort accompli vers la stabilité, le long de rivières qui relient des lacs portant des noms de missionnaires. Aux forts qui gardent leur destination, s’ajoutent les missions, les résidences comme on disait jadis, depuis Notre-Dame des Victoires, au nord de la Saskatchewan, jusqu’au Saint-Nom de Marie, près du delta du Mackenzie. Les missionnaires y travaillent de leurs mains, sous la conduite des évêques ; ils se font tour à tour agriculteurs, entrepreneurs, peintres-décorateurs, typographes. Il faut vivre : ils assèchent des marais, installent des fermes, fécondent « les sables et les roches ». Il faut s’abriter : des maisons s’élèvent, des chapelles, des couvents, des moulins ; des villages se forment, presque des villes. Aujourd’hui, « les plaines de la Rivière de la Paix sont colonisées » et dans tous les sanctuaires du Mackenzie de petites lampes veillent devant Dieu.

C’est en 1845 que, les premiers, le Père Aubert et le Frère Alexandre Taché, arrière-neveu de Varennes