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AU PAYS DE LA DÉCOUVERTE

nant et qui dans ces gorges viriles nous semble et vieux et nouveau. »

Le soir, dans un parc, le spectacle de Paris se renouvelle, le spectacle des Tuileries ; mais le peuple est plus proche encore de nous que dans la grande ville, oublieuse et coquette, plus proche jusqu’à la fraternité des larmes.




Rouen, c’est une forteresse à prendre, près de Paris pour qui il éprouve des sentiments — le fait est commun en France — assez semblables à ceux que nourrissent réciproquement Québec et Montréal,


… dont le total
Ne fait pas un remords mais une gêne obscure.

L’accueil est sobre et bourgeois, peut-être un peu distant, mettons d’une cordialité condescendante, où l’on sent la réserve de la puissance. Il y a tant de façons de recevoir sa famille !

Car nous sommes bien de la famille. Rouen est à l’origine de notre spiritualité, de nos lois, de notre enseignement, de notre commerce. Rouen, c’est donc notre premier archevêché, notre premier parlement, presque notre premier collège, sûrement notre première mise en œuvre. Rouen garde avec piété le souvenir de Cavelier de la Salle qui donna à la France l’empire dont Talon et Frontenac avaient rêvé. Dirais-je aussi combien la langue nous apparente, et l’accent ? Et les figures, et la démarche ? On