Page:Montpetit - Au Service de la Tradition française, 1920.djvu/13

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les libertés nécessaires qui sont le ferment du droit et sa garantie, sur les grandes disciplines morales que le temps a dictées. Tout cela avait constitué la France d’hier ; de tout cela, il voyait se lever une France plus semblable à elle-même, plus certaine d’elle-même ; une toujours et indivisible, car il n’admettait pas de rupture et pensait, comme autrefois Louis xviii, « que les victoires, même remportées par un « Usurpateur, » font partie du patrimoine national, au même titre que des provinces ; » une France où l’idéal continuerait de régner, quand même il serait banni du reste de la terre. Écoutons-le « Je hais la stupidité de nos classifications humaines, nos jugements bornés, nos clichés, nos récompenses imbéciles, le néant de nos admirations. Il n’y a pas de mot qu’on ait prodigué plus sottement que celui de héros. Et depuis que les journaux à grand tirage en font usage, pour les besoins de leur vente ou les intérêts de leurs partis, il traîne après lui, ce mot magnifique, — au lieu d’évoquer les êtres surhumains de la Grèce. — je ne sais quel relent de café-concert. On a galvaudé cette folie sublime, l’enthousiasme, exploité l’émotion, souillé les larmes. Tout cela est odieux et vil ; sous ces mascarades, sous ce fard, je ne reconnais plus l’idéal. »

Cette France, il souhaitait par-dessus tout qu’elle fût grande et respectée. La politique extérieure,