Page:Montpetit - Au Service de la Tradition française, 1920.djvu/144

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Il fréquente les grands théâtres,
Il est toqué de l’Orphéum
Où son plastron blanc comme plâtre
Brille plus que son décorum…

Et ces pauvres petits bonshommes
Aux lèvres peintes de carmin,
Nourris de scopes et de gomme,
Ce sont les hommes de demain


Le jeune étudiant de l’École des Hautes Études commerciales se souvient fort à propos des barres et des ronds et du vocabulaire expressif de la chimie. Joseph Baril n’était pas passé par l’Université sans observer la vie de ses compagnons. Les étudiants comme chacun sait, ont, dans leurs manifestations, plusieurs chansons à leur gaieté, et il leur arrive de faire entendre le « cri universitaire. » Coutume américaine, très inoffensive, et qui ne manque pas de saveur ; amusement d’étudiant que les grincheux seulement voudront leur reprocher, car il n’est pas une institution sur ce continent, fût-elle du Nord ou du Midi, qui n’a pas, en des notes sonores et gutturales, un moyen de signaler son approche aux badauds. C’est rigolo, et ça ne gêne guère, si ce n’est peut-être le repos de ceux qui ne veulent plus comprendre qu’on puisse être jeune à n’en savoir que faire. Aussi Joseph Baril se joignait-il de bon gré au chœur des camarades. Mais, peu de temps après son inscription à la Faculté, il avait lu cette phrase dans un journal « Claironner