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À L’ALLIANCE FRANÇAISE

père d’Edmond Rostand demandait naguère à l’un des nôtres le secret de cette longue résistance. Il lui fut répondu par l’unique et suprême orgueil de Cyrano : « Tout cela, monsieur, c’est du panache ! » Il n’y a rien là qui doive nous étonner. Bon sang de France ne sait pas mentir. Nous devions notre vie à la France, nous la lui avons donnée ; c’est donc bien que nous sommes Français.

Où devons-nous aller ? — Vers la France, toujours. Nous irons à Paris, comme dans l’opéra. Non pas le Paris de Manon et de Louise, mais celui de Mon ami Teddy ; celui de l’Institut et de l’Université, celui du Panthéon où dorment les poètes à côté des guerriers ; celui-là enfin, qui, devant constituer un ministère national, n’hésita pas à le confier à un académicien ; Paris, qui sait mettre tout son cœur dans une chanson, toute son âme dans un geste, tout son esprit dans un mot, toute son énergie dans un rêve et qui trouve souvent, au sein de la gaieté qui paraît l’absorber, l’expression la plus haute jusqu’où la pensée humaine ait gravi. Nous irons à Paris afin de mieux voir en nous-mêmes ; afin de nous connaître, de nous analyser, de nous définir. Puis, nous demanderons à la France de nous regarder d’un peu plus près.

Elle est à la fois la cigale et la fourmi du monde. Elle chante, elle danse aussi ; mais elle est économe et elle est prêteuse : elle n’a pas le moindre défaut.