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ARAM-J. POTHIER

valeur notre civilisation aujourd’hui comme hier créatrice de miracles et d’héroïsme ; il nous faut nous rappeler que, suivant la belle expression de Gabriel Hanotaux, nous avons été « élevés sur les genoux de la France ». Nous lui devons la vie et toutes les générosités dont elle est faite ; nous lui devons ce qu’il y a de meilleur en nous : la loyauté. Nous lui devrons demain l’épanouissement de toutes nos facultés si nous nous tournons vers elle pour profiter de ses arts, de ses puissances intellectuelles, de l’exquise variété de ses sentiments, du bouillonnement de ses idées, de l’éclat de sa culture.

Votre exemple, monsieur, confirmerait au besoin nos espoirs.

Vous nous apportez une fière leçon d’énergie et nous en reconnaissons tout le prix. Le travail persévérant et ordonné de votre vie et les sentiments si nobles qui l’accompagnent sont la marque de votre origine française. À vous regarder nous nous sentons plus confiants ; l’avenir s’offre largement à nos ambitions. Sans rien trahir de notre passé qui est notre richesse et notre piété, sans rompre les traditions qui nous lient et qui sont notre profonde raison d’être ; avec l’aide des belles qualités de notre race, faites de bon sens, d’harmonie et de modération, nous pourrons nous livrer à la poursuite du progrès et réaliser pleinement les destinées que nous portons en nous-mêmes.