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LA TRADITION FRANÇAISE

Général, si l’on cherche une formule qui ramasse toutes les fibres de cette lutte, que votre expérience militaire me permette celle-ci : les alliés ont gagné vaillamment une victoire que la France a permise.

C’est fini. Vous avez posé les armes, ayant conquis la paix. Vous écriviez à votre mère, en 1870 : « Je n’ai pas besoin de vous dire que je suis inquiet… et puis notre pauvre Lorraine et notre pauvre France ». Nous sentons toute la consolation que la victoire apporte à votre vie : soyez sûr que le peuple qui vous acclame aujourd’hui la partage et l’honore.

L’œuvre de la France se poursuit. Vous ne pouviez pas vous en désintéresser. Aussi bien vous retrouve-t-on, représentant militaire, en Russie, en Roumanie, en Serbie, en Italie. Vous étiez hier photographié en Suisse. Vous arrivez d’Australie et vous êtes au cœur du Canada français. Général, votre fortune est singulièrement celle de la France. Blessé et victorieux comme elle, voilà que vous faites, après elle, la conquête du monde. Ce journal de Rome, dont on nous a conservé le texte, l’avait déjà pressenti « Les foules, disait-il, avec la rapidité de l’éclair et la violence d’un instinct vraiment sain, ont deviné la France à travers le geste, le sourire et l’émotion du général Pau. » Nous pensons tous ainsi, quoique gens du Nord ; et peut-