Page:Montpetit - Au Service de la Tradition française, 1920.djvu/66

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

véritable malheur que cette nécessité. Mais elle est absolue. Il faut que je prenne le fardeau ou que l’Univers, après avoir chancelé quelques jours entre le légitimisme étroit de l’Union catholique et le ministérialisme, tombe dans un de ces abîmes. Je ne puis ainsi laisser périr une œuvre de cette importance. Je me dévoue donc. Jamais je n’ai rien fait avec plus de chagrin, car non seulement la capacité me manque, Du Lac n’étant plus là, mais je vais avoir à subir encore des luttes et des tracasseries dont je ne finirais pas de vous donner le détail, si je voulais l’entreprendre ».[1] Enfin il est à son poste : il y restera jusqu’à sa mort. Raconter désormais l’histoire de sa vie, c’est dire les luttes nombreuses qu’il a soutenues. Je laisse à un autre d’en montrer, avec beaucoup plus d’autorité que je ne saurais le faire moi-même, le caractère et la portée. En 1860, lorsque le gouvernement impérial interdit la publication de l’Univers, il se battit à coups de brochures et de livres. Il préparait à la fois plusieurs ouvrages et ne s’arrêtait pas de combattre. C’est alors qu’il écrivit ces deux livres, dont les titres rapprochés résument, dans leur contraste, son œuvre entière : Le Parfum de Rome et Les Odeurs de Paris. Les Odeurs de Paris contiennent la page célèbre sur la chanteuse Thérésa. Comment ne pas en parler ? Pour cer-

  1. Correspondance, I, 183.