Page:Montpetit - Au Service de la Tradition française, 1920.djvu/79

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grasse, où la moisson, réunie en meules, achève de sécher. Merveilleux pays où l’on compte encore par lieues, où les moissonneurs font lentement des « villottes » de blé, comme chez nous. Pour atteindre Boynes, la voie ferrée décrit un arc de cercle dont le centre est la cathédrale de Pithiviers, aiguë et dominant d’une hauteur la vieille ville En descendant, je demande à un paysan qui passe où se trouve la maison de Louis Veuillot. Il me dit, très calme et avec politesse, qu’il ne le connaît pas. C’est la rançon quotidienne de la gloire. Heureusement le clocher nous guide à travers les rues claires et gaies, et nous sommes sûrs d’y trouver Veuillot. Le curé de Boynes, qui porte un nom canadien, l’abbé Grosbois, et M. Sibot[1], un fervent ami de Veuillot, veulent bien recommencer avec nous un pèlerinage qui leur est familier. L’église a plusieurs siècles et réunit plus d’un style. Pour nous, elle est intéressante : c’est une église de France. On y conserve pieusement les fonds baptismaux de granit rouge et solide, sur lesquels fut porté, « l’an mil huit cent treize, le vingt-quatre octobre, le petit François-Louis-Victor, né le onze de ce mois de François Veillot (sic) et de Marguerite Adam ».[2] Plus loin, presque dans la plaine, on

  1. Auteur d’une très intéressante brochure sur Louis et Eugène Veuillot.
  2. Charles Bouvard : Louis Veuillot et son pays natal, p 7.