Page:Montpetit - Au Service de la Tradition française, 1920.djvu/82

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Après 1870, la France ne subit pas longtemps les conséquences d’une défaite que l’ennemi eut voulue plus cruelle encore. Ses finances restaurées, elle raffermit sur de nouvelles bases sa puissance politique. Elle conclut des alliances redoutables et, cédant au courant d’expansion qui entraînait l’Europe occidentale, elle se créa un domaine colonial où elle a su montrer au monde comment, en dépit de l’adversité, elle n’avait rien perdu de ses plus vaillantes qualités. Cela fait, elle revint vers l’Amérique où tout devait l’attirer historiquement : les hommes, les faits, les idées.

Champlain, un de ses enfants, avait rêvé naguère d’un vaste empire français. Il était bon et brave, humain et généreux. Il avait l’habitude des lointains. Il aimait son œuvre et cela seul expliquerait comment il la réalisa pleinement. Il ne reculait pas devant l’épreuve et, si nous savions comprendre sa pensée hardie, nous trouverions en elle l’inspiration de nos activités les plus sûres. Montcalm était de la même lignée. Il fut d’une époque plus avancée : il défendait une civilisation. Il fit la guerre en dentelles, courageux dans tous les malheurs et lié à son sort comme à sa parole donnée. Plus tard, d’autres soldats de France, les La Fayette, les Ségur, vinrent mêler aux origines de