Page:Montpetit - Au Service de la Tradition française, 1920.djvu/88

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et l’action vont d’accord, l’une engendrant l’autre. Les armes et les idées sont mobilisées. La vaillance et l’esprit des tranchées suscitent toutes les volontés de la nation qui forment, réunies, comme une hampe vivante au drapeau.

La France s’illumine. Elle laisse voir son cœur sous le rayon de feu qui lézarde le champ de bataille. Penchons-nous sur ce chapitre de son histoire qu’elle écrit. Nous y trouverons le regard calme des chefs et l’héroïque sourire du soldat, et tous les dévouements, tous les sacrifices, toutes les acceptations ; nous y sentirons vivre une grande âme, dont toutes les parties sont semblables, dont le tout émerveille. Et nous nous reconnaîtrons dans nos pensées profondes, dans le lien que le temps ne peut pas briser.

La France aura lutté pour le monde. Encore une fois, elle aura accepté la mission du droit et de l’humanité. Elle aura mené les hommes vers la paix, où l’honneur et la justice fraternisent et durent. Mais, sans qu’elle y puisse songer, elle aura aussi vaincu pour nous, pour tous les peuples qui se réclament d’elle et qui lui sont unis par la chair ; pour tous ceux qui ont reçu en lourd partage de répandre et de perpétrer sa foi, sa pensée, sa civilisation. Nous aurons appris par elle à connaître toute la valeur de notre sang. Elle nous aura confirmés dans l’orgueil de nos origines, en