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LA TRUITE DES LACS

LE NAMAYCUSH


Le namaycush atteint son plus grand perfectionnement dans les parties nord des lacs Huron, Michigan et Supérieur, où il est très généralement connu sous le nom de truite de Mackinaw. Dans les lacs du nord de New-York la même espèce de poisson est désignée sous les noms de saumon des lacs, truite des lacs et truite saumonée. Cette forme, qui est considérablement plus petite que celle des lacs du nord, a été décrite par de Kay sous le nom de salmo confinis, et sa présence a été signalée par cet auteur aussi loin vers le sud qu’au Silver Lake, dans le nord de la Pensylvanie. Une autre forme est également reconnue par les sportsmen, laquelle, tout en étant spécifiquement identique à celle des grands lacs, a été présentée sous différents noms, tels que salmo toma et salmo nictrica.

« Ce poisson, écrit Lanman, se trouve dans tous les grands lacs du Nouveau-Brunswick et dans un très grand nombre de ceux du Maine ; mais on croit qu’il n’existe pas dans ceux de la Nouvelle-Écosse[1]. Les bûcherons l’appellent le Togue ; les sauvages l’appellent d’un nom équivalant à celui de morue de rivière. On le trouve en grand nombre et de forte taille à la tête de la rivière du Poisson, dans les lacs Saint-François, d’où il descend la rivière de ce nom, et dans le lac Métapédia, qui se décharge dans le Ristigouche et dans le Miramichi, à la source de la rivière du même nom. Un poisson de cette espèce, du poids de vingt et une livres, a été pris dans le lac Témiscouata. On l’y appelle généralement le tuladi. Souvent il s’en prend du poids de douze livres et plus, dans les lacs Cheputnecticook, aux sources de la branche est de la rivière Sainte-Croix. On a constaté récemment que cette espèce de poisson existe en nombre considérable à Loch-Lomond, à douze milles de la ville de Saint-Jean. »

La meilleure étude des mœurs du namaycush, en sa qualité d’habitant des grands lacs, a été faite par Milner, en 1871. Milner a observé que dans le lac Michigan, à l’exception de la saison du frai, ce poisson est resté dans les parties les plus profondes du lac. Dans ses migrations d’au-

  1. Lanman fait erreur ici, le namaycush existe à la Nouvelle-Écosse.