LE GASPAROT
Le gasparot appartient à la famille des clupéidés, comme l’alose, à laquelle il ressemble à un tel point, dans son enfance, que des pêcheurs expérimentés les prennent souvent l’un pour l’autre. Cela s’est vu dans le cas de son introduction dans le lac Ontario où l’erreur ne saurait être imputée à l’ignorance. C’est un hareng d’eau salée qui s’acclimate merveilleusement dans les eaux douces. Il s’y installe, s’y met à l’aise, s’y
établit, s’y multiplie sans songer au retour vers la mer, quoique les
avenues y conduisant lui soient largement ouvertes. Il fraie ordinairement dans les eaux saumâtres des rivières, et si de là il pousse une pointe dans
les eaux douces, il se laisse captiver par des sensations nouvelles et il oublie la patrie dans les délices des jardins d’Armide. Son domaine
maritime s’étend sur les côtes de l’Atlantique, depuis la Floride jusqu’au golfe Saint-Laurent, et dans ce golfe jusqu’à la Rivière-Ouelle. Sur la liste des poissons de commerce du Canada il figure honorablement par une production annuelle d’environ un quart de million de piastres provenant, en l’année 1894, de :
Barils | Valeur | |
Nouvelle-Écosse |
20,619 | $ 82,419 |
Nouveau-Brunswick |
41,971 | 167,884 |
Île du Prince-Édouard |
830 | 3,320 |