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LA PERCHAUDE

Avec deux ou trois vers rouges, pour peu que le temps soit propice, vous êtes sûr de capturer une perchaude, au moins.
Fig. 19. — Pater noster.
Après cela, les yeux de cette première perchaude violemment enlevée aux délices des ondes, vous sont déjà deux esches ; l’estomac une autre, et la meilleure, à notre avis ; puis, enlevant les écailles, vous tranchez en pleine côte et jusqu’à la queue, des losanges très recherchés par les gourmets du fond de l’eau.

« En vidant les perches, à mesure qu’on les prend, leur chair se conserve plus ferme, et en jetant les intestins dans l’eau, on assure le coup, car les autres perches s’amassent là pour les dévorer. » Tel est l’avis d’un maître que nous conseillons à tout chacun de suivre.

Ce qui nous fait aimer la perchaude, c’est moins sa beauté que la délicatesse de sa chair, et son abondance qui la vulgarise, la met à la portée de toutes les bourses et de toutes les bouches. C’est le poisson du peuple, des enfants et des femmes.