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PREMIERS PAS

les reflets de la rue et les menus événements de chaque jour.

Quand vint le moment laborieux de l’école, je fréquentai le Jardin de l’enfance de la rue Fullum. Je revois, dominant une cour, une longue galerie où nous jouions, vêtus du costume qui distingue les élèves de la Providence.

Nous prenions les rangs sous l’impulsion brève d’un claquoir et, au commandement de « position », nous nous raidissions, mains aux hanches et les deux pouces se rejoignant sur nos reins cambrés. Des noms flottent sur des images brisées : Sœur Orner, Sœur Nicolas…

Je ne restai pas longtemps dans ce milieu dont je fus éloigné par une maladie du jeune âge. Juste le temps de connaître quelques camarades qui me rappellent encore aujourd’hui cette époque de ma vie.

Pour suppléer à l’école, on me confia à l’un de mes frères qui tenta de m’entrer dans la tête des rudiments de grammaire. Ce fut épique. Les frères aînés, il faut le dire, ne sont pas toujours commodes quoique le mien fût infiniment bon ; mais ce n’était pas son