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Page:Montpetit - Souvenirs tome I, 1944.djvu/126

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RUE SERPENTE

posa une colle sur la persistance de la dîme au Canada. J’expliquai notre situation. Il évoqua, comme je l’avais fait en conclusion, nos vieux moulins. Il eut un mot ému pour notre fidélité française qui avait été, je le sentis, mon plus fort argument.

Vint le feu roulant des propositions. Assez hésitant sur l’art en Grèce, je repris de l’assurance en littérature sociale, mon sujet de prédilection. Je répondis, les yeux littéralement fixés sur nos théâtres de Montréal où, on se le rappelle, les principales pièces du siècle avaient passé. Pour la suite, je la touchais : elle était sur la scène parisienne que j’avais fréquentée avec avidité ; et dans les critiques, dont je m’abreuvais. « Vous en avez dit plus que moi-même », observa en souriant Charles Brun. On pense bien si je protestai ; mais le propos marque l’atmosphère de ce jour dont je garde l’ineffaçable présence.

Plus tard, Charles Brun me fit parvenir son livre, Le Roman social en France, avec une flatteuse dédicace : « Souvenir d’une thèse brillante ». Mot aimable, qui fait tout