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SOUVENIRS

philosophe d’un dramaturge gai ou d’un poëte des grands chemins.

Enfin, tout s’arrange. Le nouvel élu se gave de lectures, s’informe des antécédents et de la vie de son sujet. Il le retrouve dans ses ancêtres, puis à l’école, au lycée, dans les institutions normales ou les universités, dans sa profession qui prête parfois à d’amusants retours : de la grand’route ou du théâtre-chantant à l’Institut. Il analyse aussi son œuvre dont il signalera les tendances et le tour d’esprit, sinon les soucis qu’elle révèle. À l’occasion, il donnera dans le couplet comme on fera pour lui. Il ne se privera pas de quelque malice, s’il s’en trouve sur son chemin, ni d’allusions à l’actualité, que l’auditoire, très sensible, accueillera d’un sourire ou d’un applaudissement.

Arrive le grand jour.

Des heures avant la séance, les abords du Palais Mazarin sont encombrés, car il y a plus de billets que de places. Les heureux, munis de cartes roses, pénétreront tout droit et se placeront au centre de la corbeille, près