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Page:Montpetit - Souvenirs tome I, 1944.djvu/21

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SOUVENIRS

de lettres — la plus grande joie de notre vie : la lumière des idées.

J’aimais aussi les sciences : la physique, même la chimie et ses formules et, surtout, les sciences naturelles, les petites sciences comme on les appelait à tort. J’interrogeais les pierres et les minéraux, j’en faisais collection ; je participais à des études géologiques ; je cultivais quelques plantes. J’apprenais ainsi la nature et, sans m’en rendre compte, j’acquérais l’inappréciable discipline de l’observation.

Les mathématiques me rebutaient un peu, non pas l’algèbre, l’arithmétique des ânes me disait-on, ni la géométrie, mais l’arithmétique dont ma timidité sotte m’avait éloigné autrefois. Ce fut le point faible de mon baccalauréat, que j’obtins sans éclat.

J’avais, en février de ma seconde année de philosophie, quitté le Séminaire comme plusieurs camarades qui ne prenaient pas la soutane. Nous étions pour les séminaristes un élément troublant, un sujet de dissipation. Cette vie recluse me pesait d’ailleurs