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Page:Montpetit - Souvenirs tome I, 1944.djvu/57

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SOUVENIRS

troisième, un peu plus tard, sur Le Féminisme vers lequel m’avaient sans doute dirigé mes propos aux dames lors des banquets passés et encore si proches.

Je traitais ces sujets de façon livresque, moitié en économiste — si l’on peut dire ! — et moitié en littérateur. Les allusions littéraires, les citations, voisinaient avec les affirmations d’une doctrine prudente.

Ce mode d’expression, je le constatai plus tard, se rapprochait assez du modèle français que mes lectures m’avaient suggéré, fût-ce inconsciemment. N’était-ce pas la seule manière — cette forme assouplie par un souci littéraire — de gagner le public à un genre rébarbatif et que Taine avait déclaré plus ennuyeux que les autres ? Ce qui me console dans cette pauvreté relative, c’est d’y retrouver une préoccupation nationale qui ne m’a jamais quitté.

Les textes de ces conférences, publiées dans Le Semeur et La Revue Canadienne, me tinrent lieu de thèse et, en quelque sorte, me conduisirent au professorat, objet de mes rêves.