beau, mais tout cela nous oblige aussi à un effort pour ne pas paraître trop étrangers et nous assimiler le plus vite possible au monde nouveau.
Nous songeons d’abord à quitter l’hôtel où nous sommes descendus et à nous installer, puisque nous avons devant nous plus d’une année de séjour en France, deux au moins, peut-être trois.
Nous nous mettons donc à la recherche d’un appartement, aidés par les camarades qui battent avec nous le pavé. Cela prête à de joyeuses poursuites et à d’interminables calculs sur la valeur comparée du franc et de notre monnaie. Deux mille cinq cents francs, cela fait combien de dollars, pensons-nous en montant les étages. Il s’agit du franc solide, celui d’avant-guerre — cinq francs quinze pour un dollar. Il nous arrivait de renoncer pour avoir constaté, au cours de l’ascension, que vraiment c’était trop cher. Les escaliers, eux, ne comptaient pas et nos vingt ans eussent volontiers logé sous les toits.