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Page:Montpetit - Souvenirs tome I, 1944.djvu/80

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PARIS

nouissements des grands siècles ! Je ne savais rien, ou si peu, de ces architectures. J’avais vécu au milieu des pieuses tentatives d’un art encore à ses débuts.

Paris est débordant de vie. Tout y parle, tout y raconte quelque chose. La moindre rue a son charme. Partout, des profils admirables, des silhouettes harmonieuses. Partout, un détail qui retient ; ici une porte cochère, là une enseigne, une fontaine. Tout émeut : une vieille maison, la rue elle-même et les splendides reliques du passé.

Sur cet ensemble étonnant, enrichi par les siècles, chaque jour met un ton nouveau. Le soleil teinte le vieux Paris et le ciel gris estompe merveilleusement la décrépitude des choses anciennes. On s’en rend compte petit à petit, car Paris se révèle à la longue. Déroutant pour celui qui arrive, il captive celui qui sait y demeurer. On décèle vite des coins où l’on aime revenir admirer un spectacle, éprouver une sensation, évoquer un souvenir : voir disparaître le soleil derrière l’Arc de triomphe empourpré, vision dont on ne se