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Page:Montpetit - Souvenirs tome I, 1944.djvu/95

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SOUVENIRS

la Poésie lyrique en France au XIXe siècle. Cinq leçons, ce n’était pas beaucoup, mais cela me faisait une entrée, presque un lien. À la vérité, il y en avait de plus forts et dont je profitais à titre de Canadien : outre son frère, le gendre de M. Doumic, Louis Gillet et Madame Gillet étaient à Montréal où M. Gillet occupait, à l’Université, la chaire de littérature française fondée par Saint-Sulpice.

M. Doumic me reçoit fort aimablement. Pendant qu’il me parle, je retrouve sa tête ascétique, son regard un peu voilé, et j’entends de nouveau sa « voix blanche ». Il connaît, il domine presque, un vaste rayon du domaine de la pensée et des lettres. Parmi les amitiés groupées autour de lui, il a vite fait d’en choisir deux auxquelles, d’un mot, il me confie, Georges Blondel et Anatole Leroy-Beaulieu.

Georges Blondel, Anatole Leroy-Beaulieu, je n’écris pas ces noms aujourd’hui sans une vive émotion. Tous deux nous ont accueillis à leur foyer et nous ont dévoilé l’admirable simplicité de la famille française, la cordialité de son atmosphère, la solidité de ses traditions.