Page:Montpetit - Souvenirs tome II, 1949.djvu/119

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sent leurs efforts, confiants dans l’avenir qui est inscrit dans le livre ouvert sur lequel se penche un enfant. Un homme, jeune et fort, proclame la liberté civile dans l’union et délivre la conscience en brisant la chaîne du préjugé. Face à la rue, une femme — la Paix — tenant une branche d’olivier qu’elle élève au-dessus de la foule, laisse sur ses genoux une épée sans attache. Plus haut, le pacifique Edouard VII, revêtu des attributs royaux, étend sur la couronne une main que les nations ont appris à respecter. Cette pensée si juste, ce témoignage si complet, est d’un sculpteur que Sir Arthur Conan Doyle eût voulu voir siéger à l’Académie royale de Londres, et qui porte, lui le pionnier de l’art. le nom que portait le pionnier du sol, d’un sculpteur canadien-français, Philippe Hébert.

« La guerre surprit ce peuple dans son rêve de paix. Depuis plus de deux ans, son angoisse se porte vers les terres lointaines où des armées se heurtent. On a dit qu’il n’avait pas fait son devoir. N’est-ce pas parler trop tôt et risquer de tarir des initiatives d’autant plus admirables que, souvent, elles sont plus dépourvues ? Le paysan, qui représente le