Page:Montpetit - Souvenirs tome II, 1949.djvu/134

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
133
CONSCRIPTION

J’insistais sur l’importance du facteur économique dans la préparation de l’après-guerre. Là encore, je n’étais pas seul. De nombreuses autorités préconisaient une action propre à augmenter la production, à renouveler les méthodes d’échange, à multiplier les moyens de communication. En vain aurions-nous lutté si l’avenir nous trouvait désarmés devant la concurrence que nos ennemis se préparaient à nous faire, sitôt la paix signée. Le Canada, avait-on dit, retirerait de cette guerre des avantages sous forme de traités de commerce. Comment bénéficierions-nous de ces traités, si larges fussent-ils, si nous n’avions pas affermi notre économie ? Nous n’y arriverions qu’en y appliquant tout de suite les forces que nous possédions.

J’analysais le rôle du Canada qui avait fourni aux alliés des hommes, des armes et de l’or. Je citais des chiffres et des témoignages. L’industrie, l’agriculture et la finance avaient une lourde tâche.

C’était un discours ferme, mais assez gris.

Mes compagnons se livrèrent à l’ironie, au sentiment, à l’éloquence et furent plus vivants.