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LA PORTE D’OR

tralie. Élégants et droits, ils gardent tout l’hiver leurs feuilles et cèdent par lambeaux leur écorce grisâtre. Des chênes tordus, qui ressemblent à de vieux savants, secs mais robustes : d’innombrables palmiers, qui sont chez nous des accessoires de théâtre et là-bas des choses vivantes, vigoureusement plantées dans la terre, portant au bout d’un corps dénudé une tête éperdue, complètent ce décor si souvent décrit, circuit des voyages de noces cossus, snobisme du milliardaire en retraite, apaisante harmonie d’une cité intellectuelle : ce décor qui rappelait au sénateur d’Estournelles de Constant la paix de la Côte d’Azur et à M. André Siegfried, d’ordinaire assez calme, les chauds reflets de l’Andalousie.

Des premiers bâtiments en bois, semblables à ceux de l’Université de la Colombie britannique, bâtie en plein Vancouver, il ne subsiste, en 1918, que des échantillons qui disparaîtront dès le prochain million. Les édifices de brique indiquent la seconde étape. Puis viennent les monuments de granit ou de marbre blanc, aux toits de tuiles rouges, qui marquent l’entrée de l’Université dans le définitif. L’architecture est disciplinée, sans rien qui rappelle