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PREMIÈRES ARMES


Après trois ans d’absence et de douces habitudes, le retour au Canada provoque des impressions complexes.

Quelques contacts sont décevants. Les inélégances d’architecture et les pauvretés de langage frappent plus qu’autrefois. On éprouve de la joie à retrouver le pays, ses horizons, le jaillissement des eaux, les interminables plaines crénelées de montagnes — une sorte de joie lente qui serait un réveil. Tout cela s’accompagne de nostalgies qui dorment au fond de l’être, avec des retours parfois aigus. Le remède est de s’entourer des choses que l’on a rapportées, qui évoquent chacune des souvenirs, de se constituer un refuge. Il est surtout dans le travail, dans l’espoir d’être utile et la satisfaction d’entreprendre une tâche.

L’accueil fut fort aimable. La presse me donna du « Monsieur le professeur ». On