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SOUVENIRS

foins coupés, les prés redeviennent verts. On y place le bétail en liberté. Car nous nous préoccupons du cheptel dans ce que nous exigeons de la terre, orientation rendue nécessaire par l’expansion dans les régions de l’Est des industries laitières, sources de relèvement.

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Au temps de la moisson, les fruits mûrissent. Nous en avons. Pays de pommes, de raisins, de noix. Nos prunes et nos cerises sont souvent aigres. Elles ne valent pas celles de l’Ouest, ni même de l’Ontario où poussent la pêche et la poire. Oranges, mandarines, pamplemousses, bananes, grenades, ananas, viennent de l’étranger. Mais nous avons ce que Léon Gérin appelle, avec une sorte de tendresse, les « petits fruits », soit de nos jardins, soit des champs : fraises, groseilles, framboises, mûres, cassis, bluets et myrtilles. Le cultivateur y trouve un supplément de revenu et les enfants la joie de la cueillette.

Les potagers abondent. Ils sont confiés aux femmes qui s’en occupent comme des fleurs, avec un soin amoureux. Nous cultivons et nous vendons de gros légumes. Il suffit de jeter un regard sur les étalages de notre ville ou de parcourir les marchés pour dénombrer les produits de nos potagers ou de nos champs : pomme de terre, tomate, oignon, pois et haricot, laitue, concombre, échalote, ail, persil, chou et chou-fleur, abondent. Les melons sont recherchés, moins les citrouilles et les courges. On demande peu le chou de Bruxelles, la ciboule et la civette, le champignon, la scarole, l’endive, l’artichaut, l’oseille, l’épinard, l’estragon et le thym. Ce sont cultures de luxe destinées à une clientèle que fournissent des maraîchers experts.