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DÉLÉGUÉ UNIVERSITAIRE

tous les espoirs ou les nourrir tous ? Charmant, jeune encore et fort aimable : et que je comprends, lorsqu’il parle italien, comme s’il s’exprimait en français. Il me plaît beaucoup. Il s’intéresse à Dante et nous raconte comment Boccace repenti commentait du haut de la chaire la Divine Comédie. Il vient de quitter la Sacrée Congrégation des Séminaires et des Universités appelée aussi Congrégation des études, pour devenir, si le Pape l’y autorise, avoué dans les causes ecclésiastiques. Il était chargé d’étudier le dossier de l’Université. À ce titre, et à bien d’autres, il nous sera précieux.

Car nous le retrouverons, installé dans une vieille maison où la crise du logement l’a contraint de se réfugier. Il nous indiquera l’arrivée à Rome d’une pièce importante où des objections soulevées contre notre projet nous imposeront des démarches et des mises au point pour « dissiper ce nuage », selon l’euphémisme très romain de M. le chanoine Chartier.

Le cardinal Bisleti, préfet de la Congrégation des études, est le parrain, sinon le père — du moins le père romain — de notre Université. Petit, figure fine et posée, il se montre accueillant : mais, rompu aux souplesses diplomatiques, il ne se commet guère sauf si l’évidence est en jeu. Il nous interroge longuement sur l’Université. Il attend nos documents pour la rédaction de la bulle qui devrait être achevée en novembre. Il approuve ce qui a été fait jusqu’à ce jour et ne considère pas sans joie notre participation au Congrès des Universités de l’Empire. J’insiste sur l’article de notre Charte qui confie à l’archevêque de Montréal et à ses suffragants le soin de veiller « dans l’Université à l’intégrité de la doctrine et à la pureté de