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ACADÉMICIEN

d’Halwyn, nous enveloppent littéralement de la plus gracieuse sympathie. Nous nous sentons chez nous au sein de cette société d’une cordialité sans prétention, unie pour nous faire fête. On nous reçoit dans l’intimité des foyers où persistent les belles qualités bourgeoises et les valeurs spirituelles qui font la force d’une nation. On se plaît à nous interroger sur le Canada : on nous explique les complexités et les ressources de la vie belge. Partout — pourquoi ne pas le dire ? — la chère est savamment ordonnée et les vins généreux.

Au hasard de ces réunions, nous revoyons d’anciennes connaissances qui nous convient à leur tour. On nous conduit à des conférences que donnent le Père Hénusse, au Palais de Justice, et Henri Pirenne, au Palais des Académies. On nous vante l’œuvre immense accomplie sous l’inspiration et la conduite de Léopold ii, en Belgique et au Congo. Un ancien collègue, Gustave Lechien, préside aux destinées d’une vaste exploitation de radium. Il nous mène à Tervueren visiter le Musée colonial. Chez lui, au milieu de sa gentille famille, nous évoquons les heures — pas toutes malheureuses — où il enseignait la chimie à l’École des hautes études commerciales. Je retrouve avec joie sa figure expressive que des yeux, décidés et timides à la fois, éclairent. Je me réjouis qu’il ait choisi un meilleur sort.

Et nous quittons à regret la Belgique, pays merveilleux où les gens nous reçoivent comme des amis et nous font croire que nous les connaissons depuis toujours.

***

Notre voyage se termine par un séjour de quelques semaines en France.